Page:Rolland Handel.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la publication critique des œuvres. Son ardent apostolat travailla à les ressusciter, par des exécutions vivantes[1]. Il était secondé par les Sociétés chorales de l'Allemagne du Nord, surtout par la Berliner Sing Akademie, qui de 1830 à 1860 ne cessa d’exécuter tous les oratorios de Hændel. Au contraire, l’Autriche resta longtemps en retard. En 1878, Brahms dirigeait la première exécution de Saul, à Vienne. Mais le réveil véritable de l'art de Hændel en Allemagne ne date que d’une dizaine d’années. On sentait sa grandeur ; on ne se doutait point de sa vie. Ce fut surtout, à ce qu’il semble, depuis le premier Hændel Fest de Mayence, en 1895, où furent joués Héraklès et Deborah, que son génie dramatique s’imposa, d’une façon foudroyante.

À nous maintenant de faire pénétrer en France le sens vivant de ce grand art tragique et lumineux, comme celui des Grecs[2].

  1. Voir, sur l’œuvre de Chrysander, un article de Emil Krause, dans les Monatshefte für Musikwissenschaft, 1904.
  2. Une Société G.-F. Hændel vient de se fonder à Paris, en 1909, sous la direction de deux chefs pleins d’ardeur et d’intelligence, MM. E. Borrel et F. Raugel. Elle a beaucoup fait déjà pour réveiller chez nous l’amour de Hændel, en donnant de grandes œuvres restées jusqu'ici inconnues en France, comme Héraklès, le Foundling Anthem, ou des exécutions modèles du Messie, au Trocadéro.