rééditant Hændel, se trouvait dans l’alternative ou de les supprimer (ce qui faussait la physionomie historique du texte), ou de les récrire lui-même. Ce fut à ce dernier parti qu’il s’arrêta, en s’entourant de toutes les garanties possibles d’exactitude, ou tout au moins de vraisemblance. Mais ses reconstitutions trouvèrent peu de partisans ; et il s’est élevé, à ce sujet, une polémique récente entre les musicologues allemands[1]. Ce débat, dans l’examen duquel la brièveté de ce volume ne nous permet point d’entrer, autorise, semble-t-il, les conclusions suivantes : 1° Les ornements vocaux n’étaient pas improvisés et laissés à la fantaisie du chanteur, comme on l'a souvent prétendu ; mais ils étaient marqués avec précision sur le rôle des chanteurs et sur la partition du claveciniste accompagnateur[2] ; — 2° ils n’étaient pas le simple
- ↑ Voir surtout Hugo Goldschmidt : Die Lehre von der vokalen Ornamentik, t. I, 1907 ; — Max Seiffert : Die Verzierung der Sologesänge in Hændels Messias (Sammelbände der I. M. G., juillet-septembre 1907, et Bulletin mensuel de l'I. M. G., février 1908) ; — Rudolf Wustmann : Zwei Messiasprobleme (Bulletin mensuel de l'I. M. G., janvier-février 1908).
- ↑ M. Seiffert a signalé toute une série de copies des opéras et oratorios de Hændel, appartenant à la collection Lennard, du Fitzwilliam Museum, à Cambridge. On y trouve, au crayon, l’indication des ornements et vocalises exécutés par les chanteurs. Suivant M. Seiffert, ces notations étaient de Christoph Schmidt, l’ami et le factotum de Hændel. Suivant M. Goldschmidt, elles sont de la fin du XVIIIe siècle. En tout cas, elles attestent une tradition vocale, qui a grand