caprice d’une virtuosité vide, mais le fruit d’une virtuosité réfléchie, et soumise au style général du morceau ; ils servaient à accentuer plus profondément l’expression des lignes mélodiques principales[1].
Maintenant, y a-t-il avantage à restaurer ces ornements ? Notre goût a changé, depuis lors ; et une piété trop étroite risque de nuire aux grandes œuvres du passé, en s’attachant servilement à tels détails de leur costume qui sont devenus désuets et surannés. Vaut-il mieux imposer au public d’aujourd’hui les œuvres d’autrefois avec toutes leurs rides, accentuées par la lumière des siècles, — ou les adapter sobrement à la façon de sentir actuelle, afin qu’elles continuent d’exercer sur nous leur action bienfaisante ? Les deux thèses ont été soutenues[2]. Pour moi, je crois que la première s’impose pour les publications de textes, la seconde pour les exécutions musicales. L’esprit doit chercher à connaître exactement quel a été le passé. Mais quand cela est fait, la vie peut et doit revendi-