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pée chorale qui existe, tout entière remplie par Jehovah et son peuple.

Ces chœurs sont de styles très divers. Les uns en style d’église et un peu archaïques[1]. D’autres tendent à l’opéra, voire à l'opéra bouffe[2]. Certains[3] exhalent le parfum des madrigaux de la fin du XVIe siècle, dont l’Académie d’ancienne musique de Londres cherchait à remettre l'art en honneur. Contre l'idée courante, Hændel a maintes fois employé la forme du choral, simple ou varié[4]. Surtout, il use d’une façon merveilleuse des doubles fugues chorales[5], et il les manie avec une impétuosité de génie, qui saisissait d’admiration les juges les plus difficiles de son temps, comme Mattheson. Son instinct de grand constructeur aimait à faire alterner les chants homophones et les chants fugués[6], les puissantes colonnes chorales harmoniques et les masses mouvantes contrapuntiques, aux stratifications superposées ; ou bien il encadrait des chœurs dramatiques dans d’imposantes architectures d’un caractère décoratif et impersonnel. Ses chœurs sont tantôt des

  1. Voir Israël, passim.
  2. Belsazar, Susanna, l’Allegro, Samson.
  3. Saul, Theodora, Athalia.
  4. Passion nach Brockes, Anthems Chandos, Funeral Anthem, Foundling Anthem.
  5. Anthems, Jubilate, Israël.
  6. Israël, le Messie, Belsazar, Anthems Chandos.