Page:Rolland Handel.djvu/180

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scènes de tragédie[1] ou de comédie, voire de vaudeville[2], tantôt des tableaux de genre[3]. Hændel y sait admirablement tirer parti des motifs populaires[4], ou de la danse mêlée au chant[5].

Mais ce qui lui appartient en propre, — non qu’il l’ait inventé, mais par le génial emploi qu’il en a fait, — c’est une architecture de soli et de chœurs alternants et mêlés. Purcell et les Français avaient pu lui en donner l’idée. Il en fit l’essai dans ses premières œuvres religieuses, surtout à partir de sa Birthday Ode for Queen Anne (1713), où presque chaque air solo est repris par les chœurs qui le suivent[6]. Il avait la passion de la lumière et se plaisait à introduire, au milieu des masses chorales, des chants soli qui les aéraient[7]. Son génie dramatique savait, à l’occasion, tirer de cette combinaison des effets foudroyants. Ainsi dans la Passion nach Brockes (1716), où le dialogue de la fille de Sion et du chœur : Eilt, ihr ange-

  1. Samson, Saul, Israël.
  2. Allegro, Susanna, Belsazar, Alexander Balus.
  3. Salomon, Allegro.
  4. Herakles, Saul, Semele, Alexander Balus, Salomon.
  5. J’ai noté plus haut les chœurs dansés de Giulio Cesare, Orlando, Ariodante, Alcina. Il y a aussi de vraies danses chantées dans Héraklès, Belsazar, Salomon, Saul (scène du carillon), Joshua (danse sacrée du second acte, sur un dessin de basse obstinée).
  6. Id. Athalia, la Fête d'Alexandre, Allegro, Samson (rôle de Micha).
  7. Jubilate, Funeral Anthem.