qui lui sont superposés : Wär’s zum Fall, wie schön, o Freiheit ; ou, pour mieux dire, il les complète, il achève le tableau. Auprès de la mort, la gloire.
L’oratorio étant un « théâtre en liberté », il fallait que la musique fût à elle-même son décor. Aussi la partie pittoresque et descriptive est-elle fort développée ; et c’est par là surtout que le génie de Hændel frappa son public anglais. M. Camille Saint-Saëns a écrit, dans une lettre intéressante à M. C. Bellaigue[1] :
« Je suis arrivé à cette conviction que c’est par le côté pittoresque et descriptif, alors tout à fait nouveau et inattendu, que Hændel a conquis l’étonnante faveur dont il a joui. Cette façon magistrale d’écrire les chœurs, de traiter la fugue, d’autres l’avaient comme lui. Ce qu’il a apporté, c’est la couleur, l’élément moderne, que nous ne savons plus voir en lui… Il ne saurait être question d’exotisme. Mais regardez la Fête d'Alexandre, Israël en Égypte, surtout Allegro e penseroso, et tâchez d’oublier tout ce qu’on a fait depuis. Vous trouverez à chaque pas la recherche du pittoresque, de l'effet imitatif. Elle est réelle et très intense pour le milieu où
- ↑ Citée par M. Bellaigue dans les Époques de la Musique, t. I, 109.