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théorique et pratique, il lui donnait souvent des devoirs à faire (dans tel ou tel style)… »

Cette éducation, d’une largeur d’esprit vraiment européenne, ne s’enfermait donc pas dans une école musicale, mais planait au-dessus de toutes les écoles, et s’efforçait de s’assimiler leurs richesses à toutes. Qui ne voit que ce fut la pratique constante de Hændel, et l’essence de son génie, fait de cent génies divers, qu’il avait absorbés ! Un manuscrit de lui, daté de 1698, et qu’il garda toute sa vie, contenait, dit Chrysander, des Arie, Chœurs, Capricci et Fugues de Zachow, Alberti (Heinrich Albert), Froberger, Krieger, Kerll, Ebner, Strungk, qu’il avait copiés pendant qu’il était à l’école de Zachow. Il ne devait jamais oublier ces vieux maîtres, dont le souvenir précis se retrouve dans ses pages les plus célèbres[1]. Il lut sans doute aussi chez Zachow les premiers recueils pour clavier de Kuhnau, qui paraissaient alors[2].

  1. On note des motifs de Kerll dans un de ses Concertos d’orgue et un Concerto grosso. Une Canzone de Kerll, ainsi qu’un Capriccio de Strungk, ont même été repris entièrement dans deux chœurs d’Israël en Égypte. (Max Seiffert : Hændels Verhältnis zu Tonwerken ælterer deutscher Meister, — Jahrbuch Peters, 1907.)
  2. Les deux parties de la Klavier-Uebung de Kuhnau parurent en 1689 et 1692 ; les Frischen Klavier-Früchte en 1696, et les Biblischen Historien en 1700. — Voir l’édition des œuvres pour clavier de Kuhnau par Karl Päsler, dans les Denkmäler deutscher Tonkunst, 1901.