Page:Rolland Handel.djvu/20

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Enfin, il semble que Zachow ait connu l’œuvre de Agostino Steffani[1], qui devait témoigner plus tard à Hændel une amitié paternelle ; et il suivait avec sympathie le mouvement dramatico-musical de Hambourg. Ainsi, le petit Hændel avait, grâce à son maître, un vivant résumé des ressources musicales de l’Allemagne ancienne et nouvelle ; et, sous sa direction, il s’appropria les secrets de la grande architecture contrapontiste du passé, comme du beau style mélodique et expressif des écoles italo-allemandes de Hanovre et de Hambourg[2].

Mais l’influence personnelle de l’âme et de l’art de Zachow ne fut pas moins forte sur Hændel que l’action de sa méthode d’enseignement. On est frappé de la parenté que révèlent ses œuvres[3] avec celles de Hændel : parenté de caractère et parenté de style. Il ne s’agit pas seulement de réminiscences de motifs, de dessins ou de thèmes[4]. C’est l’essence de l’art qui

  1. Voir Chrysander. — Nous reparlerons plus loin de l’œuvre de Steffani et de ses rapports avec Hændel.
  2. Voir p. 20, note 1.
  3. Le recueil des œuvres publiées comprend 12 cantates pour orchestre, soli et chœurs, — une messe a capella, — un trio de chambre pour flûte, basson, et continuo, — 8 préludes, fugues, fantaisies, caprices pour clavecin ou orgue, — et 44 chorals variés.
  4. Cf. l’air du ténor : O du werter Freudengeist (p. 71) et l’accompagnement et ritornello des violini unisoni, dans la