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est la même chez tous deux. Art de lumière et de joie. Il n’a rien du recueillement pieux et replié sur soi-même, de J.-S. Bach, qui descend dans les profondeurs de sa pensée, qui aime à en suivre tous les replis, et qui, dans le silence et la solitude, converse avec son Dieu. La musique de Zachow est de la musique de grands espaces, de fresques tourbillonnantes, telles qu’on en voit dans les coupoles des dômes italiens du XVIe et du XVIIe siècles, mais avec plus de foi. Cette musique, qui pousse à l’action, veut des rythmes d’acier, sur lesquels elle s’arc-boute et rebondisse. Elle a des motifs triomphaux, des expositions d’une largeur solennelle[1], des marches victorieuses, qui vont broyant tout, ne s’arrêtant jamais, et qu’accentuent, qu’aiguillonnent des dessins joyeux et dansants[2]. Elle a des motifs pastoraux, des rêveries volup-

    4e cantate : Ruhe, Friede, Freud und Wonne, avec l’air de Polyphème dans l’Acis et Galatée de Hændel. — Cf. le motif de l’air de basse de la 8e cantate (p. 189) avec la pièce instrumentale bien connue, qui sert de sinfonia au second acte d’Héraklès — Cf. l’air du ténor avec cor, Kommt, jauchzet (p. 181) dans la 8e cantate : Lobe den Herrn, meine Seele, avec un air de soprano du Messie. — On trouvera aussi dans la cantate Ruhe, Friede (p. 83), l’esquisse du fameux chœur de l’écroulement des murs de Jéricho, dans Josué.

  1. Ibid., p. 159 et 260.
  2. Ibid.., p. 97, l’air de basse avec quatre clarini et tamburi ; — p. 269 et suiv. le grand chœur et la marche guerrière à trois temps où l’on entend sonner déjà les accents de Judas Macchabée.