Page:Rolland Handel.djvu/214

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Un tableau, qui est au British Museum, et qui représente, dit-on, Hændel au milieu de ses musiciens[1], nous montre le compositeur assis au clavecin (un cembalo à deux claviers, dont le couvercle est enlevé). Il est encadré par le violoncelliste, placé à côté de lui à droite, deux violons et deux flûtes qui se tiennent devant lui, sous son regard. Les chanteurs solistes sont aussi auprès de lui, à sa gauche, debout près du clavecin. Le reste des instrumentistes est derrière lui : il ne les voit pas. Ainsi, ses ordres et ses clins d’œil gouvernaient le Concertino, qui transmettait à son tour la volonté du chef au Concerto grosso, et celui-ci aux Ripienistes. Au lieu de la discipline quasi militaire des orchestres modernes manœuvrant sous le bâton de mesure du chef, les divers rouages de l’orchestre hændelien se gouvernaient les uns les autres, avec élasticité ; et la rythmique incisive du petit cembalo mettait en branle la masse entière. Un tel système évitait la raideur mécanique de nos exécutions ; le danger eût été plutôt un certain flottement, sans la volonté

    divisent en 12 violons, 3 altos, 3 violoncelles, 2 contrebasses, 4 hautbois, 4 bassons, 2 trompettes, 2 cors, et des timbales. (Voir Musical Times, mai 1902.)

  1. Ce tableau est reproduit dans l’article cité de M. Seiffert. (Sammelbände der I. M. G., juillet-septembre 1907, p. 688).