semble bien aussi que l’ouverture de Belsazar veuille peindre l’orgie de la fête de Sesach et l’apparition de la main divine qui écrit les mots de feu. En tout cas, les intentions dramatiques sont évidentes : à trois reprises, le flot désordonné de l’orchestre est coupé par des accords piqués, piano ; et dans le silence soudain s’élèvent trois mesures graves et piano, comme un chant religieux[1].
- ↑ Parmi les autres ouvertures, qui ont le caractère d’introductions à l’œuvre, je citerai l’ouverture d’Athalia, qui est en harmonie parfaite avec la tragédie, — celle d’Acis et Galatée, qui est une symphonie pastorale, évoquant la vie païenne de la nature, — celle de l’Occasional Oratorio, ouverture guerrière, avec deux marches, des appels de trompettes, une prière de détresse. — Il y a aussi l’ébauche d’un programme dans l’ouverture de Judas Macchabée dont le premier mor-
thèmes, sans chercher à établir entre eux une progression. S’il termine l’ouverture par le thème de Baal, c’est que c’est un mouvement de gigue, et qu’une gigue est bien à sa place, pour finir ; au lieu que le chant d’Israël étant un choral adagio est mieux placé comme second morceau. Ce sont des raisons architecturales qui le guident, plutôt que des raisons dramatiques. Il en est de même pour presque tous les symphonistes du xviiie siècle. De la même façon, Beethoven encore, dans son Héroïque, fera mourir et enterrer son héros, au second morceau, et puis chantera ses jeux et ses triomphes, dans le troisième et le quatrième morceaux.