Page:Rolland Handel.djvu/29

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l’organiste devait expressément appartenir à la religion réformée. Or, il n’avait que dix-sept ans[1]. Ce simple fait montre de quelle autorité musicale jouissait déjà dans sa ville le petit étudiant en droit[2]. Non seulement il était organiste, mais professeur au gymnase des Réformés ; il y enseignait la musique vocale, deux heures par semaine ; il prenait chez lui les mieux doués de ses élèves, et formait avec eux des chœurs vocaux et instrumentaux, qui se faisaient entendre, le dimanche, dans l’une ou l’autre église de la ville. Il devait pourvoir au répertoire musical — chorals, psaumes, motets, cantates, — qui changeait chaque dimanche. Excellente école, pour apprendre à écrire vite et bien. Hændel y forma sa fécondité créatrice[3]. Des centaines de cantates qu’il composa alors, aucune n’a été conservée par lui[4] ; mais il est

  1. Le contrat pour un an avec la Domkirche est du 13 mars 1702, un mois après avoir signé à la Faculté de droit.
  2. Telemann, passant par Halle, en 1701, dit qu’il y fit la connaissance de Hændel, qui « y était déjà un homme important, — un personnage de marque ». ( « Dem damahls schon wichtigen Herrn Georg Friedrich Haendel » ). — Épithète singulière, appliquée à un enfant de seize ans ! Chrysander a raison d’insister sur la maturité précoce de Hændel. « Personne ne l’a égalé en cela, même pas J.-S. Bach, qui s’est développé plus lentement. »
  3. Depuis plusieurs années déjà, il composait, « comme un diable », ainsi qu’il dit lui-même.
  4. On lui a attribué deux oratorios (bien douteux), une