Page:Rolland Handel.djvu/30

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certain que sa mémoire en recueillit plus d’une idée, pour les reprendre dans ses compositions postérieures : car il n’a jamais rien laissé perdre ; sans cesse, au cours de sa vie, il remettait sur le métier ses inventions anciennes : ce qu’il faut attribuer, non pas à la hâte du travail, mais à l’unité de sa pensée et à son besoin de perfection.

Hændel ne renouvela pas son année d’engagement à la Domkirche de Halle, ni à l’Université. Dans son stage d’organiste, il avait pris conscience de sa force musicale. Elle ne pouvait plus se contraindre. Il lui fallait chercher un milieu plus vivant. Il quitta Halle, au printemps de 1703 ; et, guidé par son instinct et par les préférences de son maître Zachow[1], il s’en alla à Hambourg, la ville de l’opéra allemand.


    cantate : Ach Herr mich armen Sünder, et un Laudate Pueri, pour soprano solo, qui seraient antérieurs à son départ pour Hambourg.

  1. M.  Alfred Heuss a montré, le premier, quel attrait le drame musical avait pour Zachow, qui l’introduisit même à l’église. Telle de ses cantates, la quatrième, par exemple, Ruhe, Friede, Freud und Wonne, fort mal jugée par Chrysander, est un fragment d’opéra fantastique, où l’on voit David tourmenté par les esprits infernaux. La déclamation est expressive, et les chœurs sont d’un grand effet dramatique. Ainsi, la carrière théâtrale de Hændel a été préparée, dès Halle ; et peut-être était-ce Zachow lui-même qui l’envoyait à Ham-