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Patriote musical (Der musikalische Patriot, 1728). Il fonda en 1722 le premier journal musical allemand, Critica Musica[1], et il mena, toute sa vie, un rude combat pour le bon sens, la bonne musique intelligente, la musique « qui parle au cœur, et, par le moyen de l’ouïe, émeut et fortifie l’âme de l’homme raisonnable, avec de belles pensées et mélodies[2] ». Il avait de la musique une idée religieuse[3]. Par sa culture universelle, sa connaissance des théories artistiques du passé, sa familiarité avec les œuvres importantes de l’Italie et de la France, ses relations avec les prin-

    de ne pas aider davantage les musiciens nationaux, qui languissaient, écrasés. (Vollk. Kapellm. et Critica Musica.)

  1. Vingt-quatre livraisons mensuelles, qui parurent, avec des interruptions, de mai 1722 à 1725 (Hambourg). On y trouve des polémiques musicales, correspondances et interviews de musiciens, analyses de livres et d’œuvres, une foule de renseignements sur le dernier opéra, sur le dernier concert, sur la vie d’un musicien, sur un nouveau clavier, sur une chanteuse, etc. On y trouve surtout de solides critiques musicales, les plus anciennes qui existent peut-être. L’analyse minutieuse de la Passion selon saint Jean de Hændel était encore célèbre, quand la Passion de Hændel était oubliée. « C’est peut-être, disait Marpurg en 1760, la première bonne critique qui ait été faite sur la musique chorale, depuis que la musique chorale existe. »
  2. Critica Musica.
  3. « Quand je pense à un Tondichter (à un poète musical), disait-il, je pense à quelque chose de plus qu’un grand moraliste, qu’un grand penseur… Autrefois, les musiciens étaient poètes et prophètes. » — Et ailleurs : « C’est le propre de la musique d’être entre toutes les sciences une école d’honnêteté », « eine Zuchtlehre ». (Vollk. Kapellm.)