Page:Rolland Handel.djvu/45

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die sur la parole. « Les mots, écrivait-il, sont le corps du discours. Les pensées en sont l’âme. La mélodie est le soleil doré des âmes » (« güldene Sonne diser Seelen »), l’atmosphère merveilleuse qui les enveloppe.

Nous en avons assez dit pour donner une idée de ce grand critique, intelligent et intrépide, qui, avec beaucoup d’erreurs, a semé beaucoup de vérités. On voit assez de quelle importance put être pour le jeune Hændel la rencontre d’un tel guide, encore qu’ils fussent trop originaux et trop orgueilleux tous deux pour que leur association pût être de longue durée.

Mattheson fit à Hændel les honneurs de Hambourg. Il l’introduisit à l’Opéra, aux concerts ; et ce fut par lui que Hændel entra, pour la première fois, en rapports avec l’Angleterre, qui allait devenir sa seconde patrie[1]. Ils s’instruisirent mutuellement. Hændel était déjà « d’une force exceptionnelle sur l’orgue, et dans les fugues et contrepoints, surtout ex tempore (d’im-

  1. Mattheson, qui parlait parfaitement l’anglais, et qui devint peu après secrétaire de la légation anglaise, puis résident par intérim, présenta Hændel à l’ambassadeur d’Angleterre John Wich, qui les chargea tous deux de l’instruction de son fils.