Page:Rolland Handel.djvu/54

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bien qu’il n’eût pas l’habitude de publier ses opéras, il se hâta d’éditer les plus beaux airs de ceux-ci[1].

Mais si vite qu’il allât, la ruine allait plus vite. Avant que parût le recueil de ses airs d’opéra, il lui fallut prendre la fuite, à la fin de 1706[2]. Hændel et lui ne devaient plus se rencontrer.

Keiser entraînait dans sa ruine l’Opéra de Hambourg ; et Hændel n’avait plus rien à faire dans cette ville. La direction du théâtre était tombée dans les mains d’un philistin, qui, pour gagner de l’argent, joua des farces musicales. Il commanda bien à Hændel l’opéra Florinda und Daphne ; mais il mutila l’œuvre pour la jouer, « de peur, dit la préface du libretto, que la musique ne fatiguât les auditeurs » ; et, dans la crainte que le public ne trouvât le spectacle

    évidente de son génie, auquel il ne manqua guère qu’un caractère digne de lui.

  1. Sous le titre : Componimenti musicali, oder Teutsche und italiänische Arien, nebst unterschiedlichen Recitätiven aus Almira und Octavia, 1706, Hambourg.
  2. Pendant deux ans, on ne sut plus ce qu’il était devenu, tant il avait pris soin de se garer de la meute de ses créanciers. Au commencement de 1709, il reparut tranquillement à Hambourg, y reprit sa situation, sa considération, sa gloire, sans que personne songeât à lui rien reprocher. Mais alors, Hændel depuis longtemps n’était plus à Hambourg.