ballets et les mascarades faisaient tort à l’opéra. Steffani était d’ailleurs occupé par des affaires plus sérieuses. Dans la Ligue d’Augsbourg, Ernest-Auguste de Hanovre avait pris parti pour l’Empereur. Pour récompenser sa fidélité, l’Empereur lui accorda la dignité de prince-électeur. Mais, dans la confusion de l’Empire, il n’était pas facile de faire régulariser la situation. Il fallut envoyer un ambassadeur extraordinaire aux grandes cours allemandes. Le choix de tous se porta sur Steffani, qui était abbé catholique et pouvait plus facilement servir d’intermédiaire entre la cour protestante de Hanovre et les cours catholiques[1]. Il s’acquitta si bien de sa mission qu’en 1697 le duc de Hanovre obtint son titre d’électeur. L’étonnant diplomate avait trouvé moyen, tout en s’acquittant de sa tâche, d’écrire des opéras. Après la
- ↑ Les témoignages des contemporains s’accordent à le peindre comme un homme d’un physique agréable, petit, de constitution débile, que l’excès de l’étude avait fatiguée, sérieux de nature, mais toujours aimable dans ses manières, plein d’esprit et de douceur, la parole claire et calme, d’un tact exquis, d’une politesse parfaite, et dont il ne se départait jamais, homme de cour accompli, et, de plus, très instruit, s’intéressant passionnément à la philosophie, aux mathématiques. Leibniz lui apprit le droit politique allemand. — On
musical était tout de simplicité mélodique. — « J’ay remarqué souvent que ce que les gens du métier estimoient le plus n’avoit rien qui touchât. La simplicité fait souvent plus d’effet que les ornemens empruntés. » (Lettre à Henfling.)