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mort de Ernest-Auguste, en 1698, il renonça aux opéras ; mais il continua de s’occuper de politique. Il devint, en 1703, conseiller secret de l’électeur Palatin, président du conseil religieux ; il fut anobli. En même temps, le pape Innocent XI le faisait, en 1706, évêque de Spiga[1]. L’électeur Palatin le nomma son grand aumônier, et le chargea de la correspondance italienne et latine avec le duc de Brunswick. De novembre 1708 à avril 1709, Steffani séjourna à Rome où le pape le combla d’honneurs, le fit prélat de chambre, assistant du trône, abbé de S. Stefano in Carrara, et vicaire apostolique dans le nord de l’Allemagne, avec l’inspection sur les catholiques en Palatinat, Brunswick et Brandebourg[2]. Ce fut

    trouvera dans le livre de Fischer : Musik in Hannover, la reproduction d’un portrait rarissime de Steffani, en costume épiscopal.

  1. Évêque in partibus. Spiga est une localité des Indes espagnoles occidentales.
  2. Il finit par démissionner de son vicariat, qui lui causait plus d’ennuis que d’agrément. Il voyagea de nouveau en Italie, en 1722. En 1724, il fut nommé président à vie de l’Academy of antient music, fondée à Londres par son élève Galliard. Il dédia à l’Académie plusieurs de ses compositions ; mais, depuis qu’il était évêque, il ne les signait plus ; elles paraissaient sous le nom de son secrétaire, Gregorio Piva. Il revint à Hanovre en 1725. Après avoir mené grande vie, que ses revenus ne suffisaient pas à payer, il tomba dans la gêne et dut vendre ses belles collections de peintures et de statues, parmi lesquelles il y en avait, dit-on, de Michel-Ange. Le roi d’Angleterre régla en partie ses dettes. Steffani mourut d’apoplexie, au cours d’un voyage à Francfort, le 12 février 1728.