alors, comme on l’a vu, qu’il rencontra Hændel.
Il était nécessaire d’esquisser la vie de ce personnage extraordinaire, qui fut à la fois abbé, évêque, vicaire apostolique, conseiller intime et ambassadeur des princes, organiste, kapellmeister, critique musical[1], grand chanteur[2] et grand compositeur, — non seulement pour l’intérêt de sa figure, mais parce qu’il exerça une influence considérable sur Hændel, qui conserva toujours de lui un souvenir reconnaissant[3].
Le propre de l’art de Steffani, et par où il est supérieur à tous ceux de son temps, c’est la maîtrise de l’art du chant. Bien que tous les Italiens y fussent rompus, aucun n’a écrit aussi purement pour la voix. Scarlatti ne se gêne pas
- ↑ On connaît de lui un opuscule, en forme de lettre, intitulé : Quanta certezza habbia da suoi Principii la Musica et in qual pregio fosse perciò presso gli Antichi, paru en 1695 à Amsterdam, puis en 1700, en traduction allemande. Il y défend la valeur de la musique, non seulement comme art, mais comme science.
- ↑ Son chant était célèbre. Si sa voix était faible, la pureté et la finesse de son style, son expression délicate et chaste étaient incomparables, à en croire Hændel.
- ↑ Voir Hawkins. — Ce fut surtout en 1711 que Hændel et Steffani se trouvèrent ensemble à Hanovre, pour le plus grand profit de Hændel.
Sa volumineuse correspondance politique fut envoyée à Rome, où elle se trouve encore, à l’Archivio della Sacra Congregazione de Propaganda Fide. — Voir A. Einstein : Notiz über den Nachlass Agostino Steffani’s im Propaganda Archiv zu Rom. (Sammelbände der I. M. G., mars 1909.)