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TROISIÈME PARTIE

AU DELÀ DU THÉÂTRE


LES FÊTES DU PEUPLE
CONCLUSION


Si riche que soit le champ ouvert au Théâtre du Peuple, il n’est encore qu’une forme restreinte du spectacle populaire ; et j’en rêve une plus vivante et plus humaine. J’aime le Théâtre, pour la communion fraternelle qu’il offre aux hommes dans de mêmes émotions, — cette grande table ouverte à tous, où tous peuvent venir boire dans l’imagination de leurs poètes l’action et la passion, dont leur vie est sevrée. Mais je n’ai pas la superstition du Théâtre, pas plus que de quelque forme que ce soit de notre Art. Le Théâtre, comme notre Art tout entier, sous leurs formes les plus nobles, suppose une vie rétrécie et attristée, qui cherche dans le rêve un refuge factice contre ses pensées. Plus heureux et plus libres, nous n’en aurions pas besoin. La vie nous serait le plus glorieux spectacle et l’art le plus accompli. Sans prétendre à un idéal de bonheur, qui s’éloigne toujours à mesure qu’on avance, osons dire que

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