Page:Rolland Le Théâtre du peuple.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES PREMIÈRES TENTATIVES

point d’aboutir cette année à toute une floraison de théâtres populaires. Quatre œuvres me semblent particulièrement intéressantes : l’essai de la Coopération des idées ; le Théâtre populaire de Belleville ; le Théâtre du Peuple de M. Beaulieu ; et le projet d’organisation d’un groupe de théâtres populaires par M. Camille de Sainte-Croix et M. Turot.

Depuis le 3 décembre 1899, où s’était ouvert au 157 du faubourg Saint-Antoine le théâtre du Peuple de la Coopération des idées, les représentations n’avaient jamais été interrompues. La salle était malheureusement trop petite ; elle ne tient que 3 à 400 personnes assises, et elle est de dégagements incommodes.[1] On peut aussi critiquer le mélange bizarre et indigeste de pièces de tout genre et de toute provenance, qui y sont jouées. On y trouve un peu de tout : Corneille, Racine, Molière, Marivaux, Regnard, Beaumarchais, Musset, Ronsard, Hugo, Augier. Courteline est l’auteur le plus joué, avec Labiche et Grenet-Dancourt ; mais on représente aussi du Rostand, du Pailleron, et

  1. La scène mesure 4 mètres de façade, sur 4 mètres 50 de profondeur ; elle est desservie sur ses trois côtés par un couloir de 1 mètre 30 de large. — Les ouvriers ont fabriqué eux-mêmes les décors. À l’heure qu’il est, le théâtre possède six décors complets : une place publique, un jardin, une chambre rustique, un salon, une chambre, plus un décor de tragédie, dû à la collaboration de M. Dervaux, architecte de l’Imprimerie nationale, et de M. Célos, peintre-décorateur, et représentant la cour intérieure d’une maison antique, avec un paysage au fond.
91