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118 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.

force de la mélodie ; on en a le pressentiment dans YAurora , qui n'offre rien de fade, et dont le caractère dominant est plutôt l'ex- pression que la grâce.

En même temps , Giacobbi tentait de faire pénétrer l'esprit de la réforme par la fondation d'une Académie : les Filomusi (1) de 1622, à qui il donna la devise : « Voces dulcedine cap- tant (2). » Malheureusement il fut enlevé par la peste, le 30 no- vembre 1630 , et Bologne perdit en lui le seul homme capable de rivaliser avec Florence (3).

��Florence d'ailleurs était déjà dépassée. La tragédie musicale s'était répandue dans toute l'Italie. — A Milan, la musique dra-, matique était servie en intermèdes fantasmagoriques (4). — A Vi- terbe, Giovanni Boschetto Boschetti faisait représenter, en 1616,

��(1) En 1615, Banchicri avait fonde l'Académie des Floridi. — Les Filas- chici furent fondés en 1633 par Dom. Brunetti et Franc. Bertacchi. — La Filarmonica, qui végète encore aujourd'hui, tout près de s'éteindre, et seu- lement soutenue par son nom, par les souvenirs de Mozart dont elle est si fière, fut fondée en 1666.

(2) Monteverde en fit partie.

(3) On peut noter parmi les autres pièces musicales de la même époque à Bologne :

1613. Des intermèdes en musique pour une pastorale de Proserpina rapita.

1615. Un Songe d'Abraham, poème de Cesare Abelli.

1617. Sialira . tragedia di Silvestro Branchi, musica d'Ottavio Vernizzi. Livret : Liceo mus., 7524.

1619. Ulisse e Circe, intermèdes d'Alleo, opéra regia marittima de Branchi.

1621. Giuditta, oratorio. Musique de Lorenzo Guidetti. Livret : Liceo mus., 4581.

1623. UAmorosa Innocenza de Branchi, pastorale. Musique de O. Ver- nizzi. Liceo mus., 7525.

Le même Vernizzi écrit la musique de divers intermèdes (Liceo mus., 7526). — On remarque aussi parmi les musiciens de Bologne, Camillo Vio- lini (1627), Conte And. Barbazza (1634), Bonini (1635), Costanzo Varini (1635), etc.

A partir de 1641, les Vénitiens (Manelli, Ferrari) envahissent les théâtres de Bologne. L'oratorio s'y maintient cependant jusqu'au dix-huitième siècle.

Bologne avait trois théâtres publics : Délia Sala (palazzo del podestà), fondé en 1547; Il Formigliari, en 1636; Il Malvezzi, en 1651; et plus de soixante théâtres privés, sans parler des couvents et des collèges.

(4) Cesare Negri. Voir Ambros., IV, 300.

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