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128 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.

une infinité d'autres génies admirables, il sera élevé par eux à une sublime perfection (1). » Les princes de l'Eglise sont les pre- miers Mécènes de l'Opéra (2); des ecclésiastiques en sont les pre- miers auteurs (3).

VAretusa (4) de Vitali (5), jouée le 8 février 1620 chez Mgr Cor- sini, en présence du cardinal Borghese , de neuf cardinaux, et des principales dames de Home (à qui Diane fait les com- pliments d'usage), eut un succès considérable, dont Vitali fait hommage au talent des acteurs (6), et à la magnificence de la mise

��(1) Préface do VAretusa de Vitali (voir plus loin).

(2) Ottavio Corsini, archevêque de Tarse en 1622, et nonce à Paris. — Le cardinal Orazio Lancellotti. — Le cardinal Borghese. — Le cardinal Bar- berini. — Le cardinal Rospigliosi. — Mazarin, etc.

(3) Vitali est prêtre; Stefano Landi, clerc bénéficié de Saint-Pierre. Cavalliere, Monteverde, Vecchi, Banchieri, Carissimi, Stefani, Cesti, sont ou deviennent hommes d'église. Au reste, presque tous les musiciens du seizième siècle étaient ecclésiastiques (voir les notes des p. 93 et 94).

(4) VAretusa, favola in musica di Filippo Vitali, rappresentata in Roma, in casa di Monsignor Corsini, dedicata ail' Ill mo et R mo sig. cardinal Bor- ghese. Rome, L. Ant. Soldi, 1620 (86 pages). Trois exemplaires à Rome, (Bibl. Sainte-Cécile, Barberini, Borghese); un à Florence.

(5) Filippo Vitali, né à Florence, prêtre, compositeur et « virtuose di ca- méra » du cardinal Barberini, musicien de la chapelle Sixtine en 1632, vivait encore à Florence en 1647.

On connaît aussi de lui des intermèdes pour une comédie, Inlermedi fatti per la Commedia degV Accademici Inconstanti, recitata nel palazzo del Casino dell 111. Rev. sig. Cardinale de Medici, l'anno 1622. Florence, Cec- concelli, 1623 (Un exemplaire à la Bibl. de Bruxelles). Il a composé, de plus, un très grand nombre de madrigaux, musiche, arie, etc.

(6) « Nulle part ailleurs qu'à Rome, on ne peut trouver pareil ensemble de chanteurs excellents. Ils donnaient avec leurs gestes la vie aux paroles et à la pensée; tous leurs mouvements étaient gracieux, nécessaires et naturels ; et vous auriez cru, à voir leur visage, qu'ils sentaient réellement les passions qu'ils exprimaient. » — Vitali donne aussi la liste des acteurs.

  • Le rôle du fleuve Alphée était tenu par Pompeo Caccini, fils de ce Giulio

Romano, « inventor (che ben lo posso dire) délie grazie nel canto , e délia vaghezza nelle musiche a aria. » — Les deux rôles de la nymphe Arétuse et de Diane appartenaient à Gregorio Lazerini, « eunucho à servizii del card. Francesco Borghese , » général de la sainte Eglise. « Con sua veramente angelica voce mentre finto Aretusa rappresentô il zelo délia sua castità , e mentre in forma di Diana dimostrô la céleste benignità hebbe chiaro, e no- tabil applauso da tutto il theatro. » — Un autre eunuque , au service du marquis Mattei, jouait la nymphe Flora : Guidobaldo Bonetri. « Flora cosi bene gli honesti feminili coslumi d'una ninfa poneva con delicata e franca voce innanzi agli occhi, che avresti detto esser veramente donzella. » — Un enfant de douze ans, Mario Savioni, faisait le frère d'Arôtuse , Dorino. — Les autres rôles étaient tenus : Carino pastore , par Francesco Rotondi;

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