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Page:Rolland Les origines du théâtre lyrique moderne.djvu/143

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DÉVELOPPEMENT DE i/OPÉRA ARISTOCRATIQUE EN ITALIE. 129

en scène (1). Vitali est trop modeste. Florentin, élève de G. Alle- gri, il a apporté à Rome la grâce émue du récitatif de Péri. Le désespoir d'Alphée, amoureux d'Arétuse, est d'une grande beauté dramatique qui donne bonne opinion du talent de l'auteur. Par malheur, il a pris exemple sur Agazzari, et « quarante-quatre jours ont suffi pour imaginer et écrire la pièce, paroles et musique, pour l'apprendre, la répéter et la jouer (2). »

��La Catena cTAdone (3) de Domenico Mazzocchi (4) offre un caractère moins hâtif. Domenico Mazzocchi est un des plus sérieux musiciens du temps, et mérite de nous arrêter davantage. Ce n'est pas un esprit inventif; le temps des découvertes lui semble passé.

a Je confesse ingénument, dit-il, que mon goût a toujours été et sera toujours de cheminer par les routes foulées (5). »

Il reçoit donc comme un fait acquis le style récitatif; il ne se révolte pas, bien qu'il sente très bien ce qu'il a d'ennuyeux (tedio) ; mais il met tous ses efforts à le perfectionner, à rompre sa monotonie (comme fait Gagliano) par un mélange

Aminta, par Lorenzo Sanci de Banchetti, qui arracha les larmes des spec- tateurs; et Fileno pastore, par le chanteur Francesco Ravani.

(1) Pompeo Caccini avait aussi brossé les décors. Ils représentaient les bois et les champs d'Arcadie. Ils étaient éclairés du dedans. — Les costu- mes de pasteurs étaient tout éclatants de couleur ; ils étaient faits en gaze d'argent. A la fin, Diane venait du ciel sur un char, dans une nuée.

L'orchestre était formé de deux cembali, deux tiorbe, deux violons, un luth et une viola da gamba (a).

(2) « Si cominciarono à metter insieme le parole à 26 di dicembre 1619, et fù poi per la prima volta alla presenza di nove Cardinali recitata li 8 febraio 1620, di sorte che in 44 giorni fu principiata , e finita la favola, trovata la musica, distribuite , et imparato le parti, essercitati e provati i recitanti, e finalmente rappresentata. » (Prôf. d'Areiusa.)

(3) La Calena. d'Adone, posta in musica da Domenico Mazzocchi. Venise, A. Vincenti, 1626. Dédié à Odoardo Farnese, duc de Parme (Exemplaires à Rome, Bibl. Sainte-Cécile et Borghèse: à Bologue , Liceo musicale, et à Londres).

(4) Domenico Mazzocchi, né à Civita Castellana en 1590, élève de Nanini. Il a composé des madrigaux à 5 voix, des dialoghi e sonetti dont nous allons parler, des musichc sacre e morali (1640). On lui attribue aussi un S. Abondio prête, oratorio, qui s'est perdu.

(5) Préface des Dialoghi e Sonelti. 1638.

(a) Tous ces détails sont tirés de la préface de Vitali.

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