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aime mieux dans les enfans du feu & de la vivacité qui ne leur permet pas de s’astreindre scrupuleusement à l’exactitude des régles. D’ailleurs, pour les conduire à la perfection de l’écriture, il faut y mettre tous les jours un tems considérable, qui peut être emploié plus utilement. Il suffit donc qu’un jeune homme écrive légérement, & d’une maniére lisible. Lorsqu’il sera arrivé à sa quinziéme ou seiziéme année, il en fera plus en quatre mois pour la beauté de la main, qu’il n’en auroit fait en quatre années consécutives dans un âge moins avancé.

Quintilien, en homme sensé, & qui veut qu’on mette tout à profit dans l’éducation des jeunes gens, recommande fortement aux Maîtres qui apprennent à écrire,[1] de ne leur pas donner à copier des exemples dont les mots soient mis au hazard, & dépourvus de sens, mais qu’ils renferment quelque maxime utile, & qui porte à la vertu. Car, ajoute-t-il, ce qu’on apprend dans ces tendres années se gravant pro-

  1. Ii versus, qui ad imitationem scribendi proponentur, non otiosas velim sententias habeant,sed honestum aliquid monentes. Prosequitur haec memoria in senectutem, & impressa animo rudi usque ad mores proficiet. Quintil. lib. 1. cap. 1.