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fondément dans la mémoire, nous suit jusqu’à la vieillesse, & influe dans la conduite de la vie. Il me suffit d’avertir que c’est un payen qui parle ainsi.

Quand j’ai dit que la lecture étoit le premier exercice de l’enfance, je n’ai pas prétendu exclure toute instruction avant que l’enfant fût en état de lire. Il y en a qui n’arrivent que lentement à cette petite science, & il n’est pas convenable de perdre tout le tems qui la précéde. On peut le leur faire mettre à profit en leur racontant de vive voix, & leur répétant à beaucoup de reprises, les mêmes choses qu’ils apprendront quelques années après dans les livres quand ils sauront y lire : comme quelques réponses du Catéchisme Historique, quelques vers des Fables de la Fontaine, & d’autres choses pareilles : le tout par forme de divertissement, & sans que jamais on les gronde de les apprendre avec peine, & de les mal réciter.

Je viens maintenant aux études auxquelles il convient de faire passer les enfans, quand ils sont un peu fermes, dans la lecture,