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saints siécles de l’Eglise, où les enfans étoient bien instruits de la religion Chrétienne par le soin des seuls parens, & sans le secours des Catéchismes, n’y aiant pas encore pour lors de Catéchistes publics & d’office pour la jeunesse.

Les meres ne peuvent s’excuser sur leurs grandes occupations : elles ont beaucoup de loisir. Le soin de l’éducation des enfans jusqu’à l’âge dont nous parlons, roule principalement sur elles, & fait partie de ce petit empire domestique que la providence leur a spécialement assigné. Leur douceur naturelle, leurs maniéres insinuantes, si elles savoient y joindre une autorité douce mais ferme, les mettent en état d’instruire avec succès leurs enfans. Je connois plusieurs meres qui ont rempli parfaitement ce devoir, une entre autres qui n’a jamais laissé son enfant seul avec des domestiques, & qui l’a elle-même parfaitement instruit de tout ce qu’un enfant peut savoir jusqu’à l’âge de près de six ans, où elle l’a remis entre les mains d’un Précepteur capable de tenir sa place, & d’entrer dans ses vûes.

J’ai dit que l’éducation des enfans rouloit