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gue ; &, si nous voulons parler vrai, nous avouerons presque tous que nous ne l’avons jamais étudiée. Je ne m’arréterai point ici aux réflexions que l’on peut faire sur ce sujet : je parle ailleurs assez au long de ce qui regarde cette étude. La prudence du Maître peut seule, dans l’âge dont il s’agit, en régler & le tems & la maniére. Il prendra dans une Grammaire françoise ce qu’il jugera le plus nécessaire aux enfans, & le plus à leur portée, réservant pour un autre tems ce qui lui paroitra trop abstrait & trop difficile : car il est à souhaiter que l’on continue cet exercice pendant tout le cours des études.

Voila à peu près ce que je croi qui doit occuper les enfans jusqu’à l’âge de six ans : auquel tems on pourra commencer à les mettre au latin, dont l’intelligence leur deviendra bien plus facile par l’étude qu’ils auront faite de la Grammaire françoise : car les principes de ces deux langues sont communs en bien des choses.

Il ne faut pas croire que ce que je propose ici soit au-dessus de la force des enfans. J’en ai entendu un tout récemment qui n’a que six ans, répon-