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persuadé qu’elle est d’une grande importance pour le bien public. Le long tems que l’on destine à leurs études, les Maîtres qu’on leur donne, les dépenses que l’on fait dans cette vûe, sont autant de preuves qu’on a sur ce sujet d’assez justes idées. Mais, sous prétexte qu’il ne faut pas que les filles soient savantes, & que la curiosité les rend vaines & précieuses, on ne se met pas beaucoup en peine de les instruire, comme si l’ignorance étoit l’apanage de leur sexe. C’est une erreur grossiére, & extrêmement préjudiciable à l’Etat, que de négliger ainsi l’éducation des Filles.

On doit s’y proposer une double fin, aussi bien que dans celle des garçons, qui est de former le cœur, & de cultiver l’esprit. Je commencerai par la premiére partie, qui est la plus importante, mais que je traiterai fort succinctement, parce que les avis que je donnerai dans la suite sur ce sujet par raport aux garçons, conviennent également aux filles.