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Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/205

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L’ABNÉGATION


Ma vie au plus profond de la vallée obscure
S’est recroquevillée entre ses deux parois :
Elle dort son horreur comme ces étangs froids
Dont le croupissement a fixé l’envergure.

Elle étale à jamais son inerte figure
Sous un lichen pourri de cercueils et de croix ;
Le présent y devient l’épave d’autrefois,
L’avenir inutile y moisit son augure.