Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/47

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L’éclair d’en haut nous dit : « Prends garde !
Voici le tonnerre qui vient. »
L’éclair de l’œil n’annonce rien :
Sinon qu’un secret nous regarde.

À quoi bon nos ruses de lynx
Pour guetter la prunelle humaine ?
Cette lentille qui nous mène
Restera fidèle à son sphinx.

Ensemble ils trament leurs malices,
Et leur magnétique unité
Confond l’instantanéité
De leurs deux actions complices.

Ce monstre que l’on se promet
De démasquer à sa fenêtre,
Pourrait-on même reconnaître
Quand il s’en ôte et s’y remet ?