Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Elle est la passion tempête
Qui bat l’esprit, fouille les os :
Triple torrent, triple chaos
Du corps, de l’âme et de la tête.

Car tous trois subissent en bloc
L’instantané de son prestige
Qui les confond dans le vertige
Pour les ruer au même choc.

Voix, cheveux, mâchoires, vertèbres,
Elle prend tout l’individu
Et communique à l’œil perdu
La nuit rouge de ses ténèbres.

Et puis, toujours précipité,
Renaît, finit et recommence
Ce tourbillon de la démence
Dans la mort de la volonté.