Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/68

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Chez l’envieux qui se harcelle,
Et qui se ronge au fond de lui,
Sorte de pantin de l’ennui
Dont l’orgueil tire la ficelle ;

Chez le libertin frémissant,
Trop lâche pour qu’il se guérisse
Des agissements du caprice
Et des maléfices du sang ;

Bref, chez tout vibrant qui s’aiguise
Alors qu’il devrait s’émousser,
Qui ressent au lieu de penser
Et que l’instinct mène à sa guise,

La colère éclate à foison,
Tirant de son âme brutale
La bête humaine qu’elle étale,
Sans souci de sa trahison.