Page:Rollinat - Paysages et paysans.djvu/63

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        Oh ! C’est ben pour ça qu’en moi-même
        Autant je l’respecte et je l’aime
        Mon pauv’ vieux chaland vermoulu ;
        C’est qu’un à un sur la rivière
        Il a passé pour le cim’tière
        Tous mes gens que je n’verrai plus.

        J’ai fait promettre à la commune
        À qui j’lég’rai ma petit’ fortune
        Q’jusqu’à temps qu’i’ coule au fond d’l’eau,
        On l’laiss’ra tranquill’ sous c’bouleau,
        Dans sa moisissure et sa rouille.
        J’mourrai content pac’que l’lend’main,
        Pendant un tout p’tit bout d’chemin,
        C’est lui qui port’ra ma dépouille. »