Page:Romains - Les Copains.djvu/120

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Bénin bâilla, fit « euhh ! », plus fort qu’un veau. Il lui sembla qu’il expectorait le sommeil.

Broudier ouvrait les yeux ; il regarda avec stupeur les trois autres lits, le cor de chasse, le plafond, et enfin son propre lit.

Bénin, du ton d’un homme qui continue une conversation :

— Explique-moi ton projet. Est-ce à Issoire ou à Ambert que tu comptes porter le coup ?

— Je ne dirai rien, je le répète, avant la réunion plénière. J’ai rendez-vous, tu as rendez-vous, nous avons rendez-vous samedi prochain à minuit devant le milieu de la façade de la mairie d’Ambert. J’y serai ; je parlerai.

— Voyons ! esquisse-moi la chose en termes généraux. Je te dirai mon projet à moi, qui n’est pas moche.

— Je ne te dirai rien. Tu me fais suer avec tes questions. Et tu sais que la sueur matinale est mauvaise.