Page:Romains - Les Copains.djvu/214

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« Mon Père, j’ai quant à moi beaucoup de bonne volonté ; mais mon mari ne manifeste aucun empressement ; il semble vivre dans l’oubli complet de ses devoirs. » Je lui répondrais ce que je réponds aux femmes qui se plaignent à moi de l’indifférence religieuse de leurs maris : « À qui la faute ? Le remède n’est-il pas entre vos mains ? » Je lui répondrais : « Et vos devoirs à vous, les avez-vous remplis ? Je me plais à croire qu’un régime débilitant, qu’une nourriture trop parcimonieuse ou trop fade n’entretiennent point chez votre conjoint la mollesse qui vous afflige. Mais avez-vous mis en œuvre toutes les ressources dont vous disposez ? Avez-vous saisi chaque occasion de susciter dans son âme l’idée et l’image même de ses devoirs ? Votre bonne volonté, vos désirs louables lui ont-ils clairement apparu ? Certains regards, certaines expressions du visage, certaines attitudes ont la plus heureuse influence. Un costume moins sévère, qui dérobe moins jalousement la personne, peut piquer et