Page:Romains - Les Copains.djvu/213

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tiédeur dans la célébration du rite conjugal est un péché au même titre que l’absence aux offices ou que l’éloignement du Tribunal de la Pénitence. L’époux trop réservé, l’épouse qui se dérobe ou qui se prête à regret n’ont point à compter sur la bienveillance de Dieu. Mais les couples qui ont pleine conscience de leur mission, ceux qui estiment n’avoir jamais confirmé assez de fois le lien qui les unit, ceux qui, non contents de prodiguer leurs forces, ne craignent pas d’en excéder la mesure, et par la fréquence, la durée, l’ardeur de leurs exercices, témoignent qu’ils immolent une chair périssable à des fins éternelles ; ceux qui, saintement ingénieux, et comparables aux ascètes qui multiplient les circonstances, les postures, les péripéties de la prière, stimulent leur propre ferveur en tentant chaque jour quelque pratique dont ils n’ont point encore éprouvé la vertu ; ceux-là, je les nomme les amis et enfants de Dieu.

« Qu’une épouse ne vienne point me dire :