Page:Romains - Les Copains.djvu/220

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Brusquement, Huchon, Broudier, Omer se penchent en avant, saisissent par les épaules les trois femmes assises, les soulèvent, leur étreignent le buste, leur prennent la bouche.

Un vieux mâle enjambe la clôture du banc d’œuvre, et la première des vierges mûres qui lui tombe sous la main, il l’empoigne.

Un adolescent colle ses lèvres sur la nuque d’une jeune fille. Un commandant en retraite, sur une croupe, abat ses mains noueuses. Des femmes s’inclinent vers leurs maris, qui leur encerclent la taille et leur palpent la poitrine.

Les mères crient ; les vieilles filles crient et se sauvent en renversant les chaises.

D’autres hommes s’élancent du banc d’œuvre. Les trois copains fourragent les dessous des trois femmes. Vingt adolescents assaillent les demoiselles accompagnées. Les commandants pétrissent des hanches.

L’auditoire se crispe en groupes convulsifs.

Et Bénin, le bras encore étendu, juge inutile d’achever sa phrase.