Page:Romains - Les Copains.djvu/80

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de la cinquième à la sixième, sans résultat, et sans fin.

Tout à coup ce cuisant cauchemar s’évanouit. Bénin rêva simplement qu’il dormait, et que l’heure du réveil était venue. Il rêva qu’il entendait la sonnerie ; il rêva qu’il se réveillait, frottait une allumette, allumait sa bougie, sautait à terre, et courait pieds nus vers la fontaine.

Alors il se réveilla pour de bon ; et il se mit à faire réellement ce qu’il avait rêvé. C’était si exactement la même chose qu’il ne sut pas au juste s’il rabâchait un rêve ou s’il recommençait une action.

Il frotta une allumette, alluma sa bougie, sauta à terre. Il courut pieds nus, non vers la fontaine, qui se trouvait dans la cuisine, mais vers la cheminée qui se trouvait dans la chambre. Il dévisagea longuement son réveille-matin, et eut beaucoup de peine à comprendre qu’il était trois heures moins dix.