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Page:Roman-Manuel de sigillographie française.djvu/15

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de poupe, leurs mâts et leurs agrès sont à maintes reprises représentés sur les sceaux. A côté des monuments, les meubles usuels, chaises, fauteuils, pupitres, dressoirs, les instruments agricoles ou industriels, scrupuleusement figurés, nous permettent de contrôler et de compléter les représentations du même genre qui se voient dans les miniatures des manuscrits. Le sceau est la seule source authentique pour la connaissance des armoiries, connaissance indispensable pour identifier et dater des édifices, des tableaux, des manuscrits, des objets d'art de toute nature ornés d’écussons armoriés.

L’iconographie sacrée trouve dans les types des sceaux de précieux renseignements. Des saints nombreux y figurent avec leurs symboles, les instruments de leur martyre, ou dans les circonstances les plus notables de leur vie. Les scènes de l’histoire sacrée y sont traduites par le burin avec les plus minutieux détails, qui permettent une utile comparaison avec les peintures, les sculptures et les autres représentations figurées. L’iconographie des personnages historiques peut, quoique dans une mesure plus restreinte, bénéficier de l’étude des sceaux. Certains portraits de princes sont vivants et par conséquent doivent être exacts. Les grands sceaux de Jean, duc de Berry, de ses cousins Pierre, duc de Bourbonnais, Jean, duc de Bretagne, Louis, duc d’Alençon ; les contre-sceaux d'Humbert I, dauphin, et de son fils Jean II, donnent de ces princes des portraits, à n’en pas douter fort ressemblants. Le visage de Charles V sur son signet de 1371 offre une