Page:Romanische Studien VOL5 (1880).djvu/715

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avec beaucoup de conséquence et que rien n’autorise à l’assimiler simplement à s, bien qu’il soit difficile d’en établir la prononciation exacte. Mais ce qui seul nous importe ici, c’est le fait que 1) dans tous les anciens textes la réduction de z à s est possible ; que 2) z se met dans Amis et Jourdains dans une série de cas où les bons textes du 12e s. ont s ; et que 3) nous avons dans Amis et Jourd. même deux exemples de la réduction de z à s à la 1. pers. sing. de l’indice. prés. de verbes dont le radical est précisément terminé par une dentale : Amis 729 apors, Jourd. 319 pans[1]. Ajoutons que les mots brac (bras) et tierc, très fréquents dans les textes picards, sont écrits ailleurs par z ou par s. Nous croyons avoir prouvé, d’une part, que z répond à c, ch, et d’autre part qu’il y a des exemples de la réduction de ce z à s dès le 13e s. (le manuscrit d’Amis est du 13e s.) Nous en concluons qu’en thèse générale (les exceptions seront indiquées plus loin), l’s de la prem. pers. sing. dérive du c picard et en est une transformation. — Burguy fait remarquer (Gram. I

    III. Z paraît contrairement à l’usage de la plupart des textes du 12e s.

    1) Dans tous les mots en os (ous) avec ou sans t étymologique : J. 1. 136 voz, vouz (vos), J. 985 nouz (nos), 170 touz, 1249 toz, 295 soz, 388 desoz, 224 douz (duo), 224 douz (dulcis), fém. J. 861 douze, 54 prouz (cf. 283 preuz et 124 preus). 2093 gloriouz, 1257 corresouz, 2273 merveilloz, 398 glouz, 1607 gloz. Les exceptions sont rares, 2513 dous ; 1040 fox (fou) et 215 cols (collum) ne suivent pas la règle des mots en os.

    2) Dans la plupart des adverbes : 168 ainz, 6 ansoiz, 231 ainsiz, 172 assez, 143 aprez, 286 prez, 105 lez, 1422 suz (969 sus), 58 ez (ecce), 345 enz, 338 laienz (337 laiens, 616 dedens), 1216 loinz, 434 de grez, 1726 certez (cf. 799 meïsmez). Exc. 206 volentiers, 1093 iluecques, 193 autressi, 204 tros (trans), J. 958 sans (sine) ; 965 gaires.

    3) Dans une série de formes verbales : 1ere pers. sing. : (les formes ont été déja indiquées) ; 2e pers. sing. prés. 80 iez (es), mais 1216 siés (sedes) et vois (vides), malgré le d étymologique ; à l’imparf. J. 402 donnoiez ; au parf. 94 veiz. J. 494 preiz, J. 495 fuz (cfr. 1178 meïs), 1253 laissaz (1277 formas, 1278 commandas, 1285 nasquis, 1313 montas). 2e pers. plur. 281 iestez, 406 ditez, 244 faitez (cfr. le part. 941 fraintez), 615 seustez, 616 feïstez, 978 veïstez, 325 fustez, 1289 alastez, 1170 aportastez. 1. pers. plur. 282 savommez, 354 disommez, 831 ferommez, J. 552 sommez, 1230 devommez. À côté, on trouve des formes en onz (1107 entronz, J. 639 seronz, J. 729 avonz, J. 490 feronz) et en ons (449 savons, J. 730 sons) ; il n’y en a point en om. Il est probable que la terminaison ommez s’est contractée en onz (cfr. J. 1045 ambesdouz et Am. 253 anz douz) et qu’ensuite z a été réduit à s.

  1. Dans les textes picards cités il n’y a pas d’exemple de la substitution de s à c, ch à la 1. pers. du singulier.