talent schuréen que, s’approchant sans cesse de l’incandescente flamme de la plus folle passion, il réussit toujours à ne s’y point brûler les ailes.
V. — Histoire Littéraire. — Esthétique
Dans son Histoire du Lied, Édouard Schuré nous fait un joli exposé de la chanson populaire en Allemagne. Il y a tout un chapitre consacré à Goethe, qui résume à merveille ce que l’âme saxonne a de nostalgie romanesque et de lyrisme élégiaque. C’est un travail fortement documenté et éclairé par cette intuitivité supérieure qui permet à l’auteur des Sanctuaires de saisir jusqu’aux plus ténus frissons de l’âme d’autrui.
L’Histoire du Drame musical et Richard Wagner sont des critiques musicales renforcées de théories esthétiques et, surtout, du rapprochement entre « le développement de la musique et celui de la poésie ». C’est aboutir par là à poser Wagner comme le prototype de l’Artiste idéal et à l’offrir en exemple à ceux qui veulent faire des multiples chants de la nature vivante une complète, grandiose et impérissable symphonie.
Arrivons vite à ces Précurseurs et Révoltés qui sont bien, je crois, l’œuvre la plus originale et, pour certains, la plus séduisante qu’ait enfantée le génie de Schuré.
Réunir en une même fresque Schelley, Nietzche, Ada Negri, Ibsen, Maeterlinck, la Schrœder-Devrient, Gobineau et Gustave Moreau, voilà qui, pour un profane, confusionne. Il y a pourtant en eux un lien commun que, seul, l’ésotérisme per-