Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/21

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de guerre, un abbé, et Jésus lui-même qui s’offrait à lui. Il acceptera la Mort, qui viendra à son tour, car elle est pour lui la personnification suprême de la justice.

Telle est la première partie du récit. La seconde nous fait entrer dans un autre ordre d’idées, et l’esprit gaulois s’y égayé sur un de ses thèmes favoris, la raillerie de la médecine et des médecins. En faisant d’un médecin le filleul de la Mort, le conteur allemand semble n’avoir eu aucune intention satirique. Il n’en est pas de même du conteur lorrain. Dans son récit, le docteur ne reçoit pas de poudre miraculeuse : le paysan lorrain ne croit pas aux remèdes infaillibles ; mais il apprend de son parrain à distinguer les cas où la maladie est mortelle de ceux où l’on peut en appeler au secours de l’art. La chose est bien simple : il n’a qu’à regarder si la Mort, visible pour lui seul, se tient en tête ou au pied du lit : en tête, la perte est