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I. LIVRE

Et le ſaint chœur qui en Braye ſeiourne,
Le feront tel, que par tout l’Vniuers
Se cognoiſtra renommé par ſes vers,
Tant il aura de graces en ſon pouce,
Et de fredons fils de ſa Lyre douce.
Deſia mon Luth ton loyer tu reçois,
Et ia deſia la race des François
Me veut nombrer entre ceux qu’elle louë,
Et pour ſon Chantre heureuſement m’auouë.
O Calliope, ô Cleion, ô les Sœurs
Qui de ma Muſe animez les douceurs,
Ie vous ſaluë, & reſaluë encore,
Par qui mon Prince & mon pays i’honore.
Par toy ie plais, & par toy ie ſuis leu :
C’eſt toy qui fais que Ronſard ſoit eſleu
Harpeur François, & quand on le rencontre,
Qu’auec le doit par la ruë on le monſtre.
Si ie plais donc ſi ie ſçay contenter,
Si mon renom la France veut chanter,
Si de mon front les eſtoiles ie paſſe,
Certes mon Luth cela vient de ta grace.


Fin du premier liure.