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II. LIVRE

Ce que Tethys ſerre en ſon onde.
Vne pluye en larmes feconde
Vous Muſes, puiſez de vos yeux,
Lamentez la coulonne ronde
Où s’appuyoit tout voſtre mieux :
Pour ta vertu deſſus les Cieux
O fils d’vn grand Roy tu repoſes,
Et ce bas monde vicieux
Du Ciel tu regis & compoſes,
Et nouuelles loix luy impoſes
Nouueau citoyen de là-haut
Entre les immortelles choſes,
Et pres du Bien qui point ne faut.
Des royaumes plus ne te chaut
Dont tu as fait icy la preuue :
Car rien de ce monde ne vaut
Vn trait du Nectar qui t’abreuue.
Tu as laiſſé la terre veuue
Du vray honneur au Ciel montant,
Où ta facile oreille appreuue
Nos vœux qu’elle va eſcoutant.
Appaiſe ton cœur lamentant,
Eſſuye ton œil ma Princeſſe :
Pour-neant tu vas regrettant
Dequoy ſi toſt ton neueu ceſſe,
Et a pris ſon heureuſe adreſſe
Vers vne autre habitation,
Changeant l’Auril de ſa ieuneſſe
Au bien de l’incorruption.
Aux Dieux pleine de paßion
Tu redemandes par priere
Son corps dont la condition