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DES ODES.

Ne doit deux fois voir la lumiere.
Quand ton oraiſon couſtumiere
Sonneroit außi doucement
Que la harpe tirant premiere
Les bois en esbahiſſement :
Encore l’ame nullement
N’animeroit ſa froide image,
Puis que la Parque durement
Luy a fait rendre ſon hommage.
De Pluton l’auare heritage
Ton neueu n’ira iamais voir,
Que le Ciel pour ſon auantage
Trop ſoudain a voulu r’auoir :
Et ialoux, t’a fait receuoir
(Pour s’enrichir de ſon enfance)
Vn dueil, que le temps n’a pouuoir
D’arracher de ta ſouuenance.