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DES ODES.

» Le ſoir ils ne ſont plus tels,
» Pareils aux champs qui feniſſent.
Nul iamais ne s’eſt vanté
D’euiter la riue noire,
Si la Muſe n’a chanté
Les Hynnes de ſa memoire.
C’eſt à toy Roy, d’honorer
Les vers, & les decorer
Des preſens de ta hauteſſe :
Soufle ma Nef, ie feray
Le premier qui paſſeray
Mes compagnons de viſteſſe.

Stro. 7.

Plustoſt que les feux ne s’eſlancent,
Quand au Ciel les foudres nous tancent,
Ie courray dire aux eſtrangers
Combien l’effort de ta main dextre
Maniant le fer, eſt adextre
A briſer l’horreur des dangers :
Et de quel ſoin prudent & caut
Ton peuple iustement tu guides,
Appris au mestier comme il faut
Luy laſcher & ſerrer les brides.
Ta vieille ieuneſſe, & tes ans
En mille vertus reluiſans
M’inſpirent vne voir hardie,
Et me commandent que ie die
Ce regne heureux & fortuné,
Sous qui l’heureuſe Deſtinee
Auoit chanté dés mainte annee
Qu’vn ſi grand Prince ſeroit né.