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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/18

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I. LIVRE
Antiſtro.

Pour gouuerner comme vn bon pere
La France qui en mieux proſpere
Par les effects de ſa vertu
» Rien icy bas ne s’accompare
» A l’equité dont ſe repare
» Vn Roy de prudence veſtu :
» Außi rien n’eſt tant vicieux
» Qu’vn grand gouuerneur de Prouince
» Quand il faut, d’autant que mille yeux
» Auiſent la faute d’vn Prince.
Ne preſte l’oreille aux menteurs,
Et fuy de bien loin les flateurs,
S’ils veulent oindre tes oreilles
De fauſſes & vaines merueilles,
Fardans ſous vaine authorité
Le vain abus de leurs vains ſonges,
Subtils artizans de menſonges,
Et bons pipeurs de verité.

Epode.

L’vn ſe ronge le cerueau
L’autre meſdit & rapporte,
S’il ſent qu’vn eſprit nouueau
Nouuelles chanſons apporte.
Ce-pendant l’innocent faict
Preuue de ſa patience,
Sçachant que Dieu tout parfait
(Dieu la meſme ſapience)
Ne ſçauroit iamais laiſſer
L’orgueuil ſans le rabaiſſer
Pour hauſſer la choſe baſſe.
» Oſtant l’honneur d’vn qui l’a