AV LECTEVR.
v dois ſçauoir que toute ſorte de Poéſie a l’argument propre & conuenable à ſon ſubiect : l’Heroïque, armes, aſſaults de ville, batailles, eſcarmouches, conſeils & diſcours de Capitaines : la Satyrique, brocards & reprehenſions de vices : la Tragique, morts & miſerables accidents de Princes : la Comique, la licence effrenée de la jeuneſſe, les ruſes des Courtizannes, auarice de vieillards, tromperie de valets : la Lyrique, l’amour, le vin, les banquets diſſolus, les danſes, maſques, cheuaux victorieux, eſcrime, iouſtes & tournois, & peu ſouuent quelque argument de Philoſophie. Pource, Lecteur, ſi tu vois telles matieres librement eſcrites, & pluſieurs fois redites en ces Odes, tu ne t’en dois eſmerueiller, mais touſiours te ſouuenir des vers d’Horace en ſon Art poétique :
Muſa dedit fidibus Diuos, pueróſque Deorum,
Et pugilem victorem, & equum certamine primum,
Et iuuenum curas, & libera vina referre.