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DES ODES.
A LVY-MESME.


ode ii. Strophe i.



COmme vn qui prend vne coupe,
Seul honneur de ſon treſor,
Et de rang verſe à la troupe
Du vin qui rit dedans l’or :
Ainſi verſant la rouſee,
Dont ma langue eſt arrouſee
Sur la race des Valois,
En ſon doux Nectar i’abreuue
Le plus grand Roy qui ſe treuue
Soit en armes ou en lois.

Antiſtro.

Heureux l’honneur que i’embraſſe,
Heureux qui ſe peut vanter
De voir le Thebaine grace
Qui ſa vertu veut chanter.
Ie vien pour chanter la tienne
Sur la corde Dorienne,
Des Charites ennobly,
Pour n’endurer que la gloire
De ta premiere victoire
Aille là bas ſous l’oubly.

Epode.

De ce beau trait decoché,
Dy Muſe mon eſperance,
Quel Prince ſera touché